« Alors Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël : sois fort et vaillant car c’est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que l’Eternel a promis à leurs ancêtres ». (Deut. 21 :7) Vayikra Moshé leyoshua vayomer elav leinei kol israel hazak veematz.. « sois fort et vaillant ». Tel est le souhait prononcé par Moïse lorsqu’il transmet sa mission à son successeur. « Hizkou veimtsou » dit l’Eternel au peuple d’Israël un verset auparavant (v.6) « soyez forts et courageux » et ainsi l’impératif s’est transmis de génération en génération jusqu’à la Teba, chaque fois que quelqu’un est appelé à la Torah pour revivre à nouveau la révélation du mont Sinaï. En descendant du mont Sinaï et de l’estrade, on s’entend dire ces mots étranges de félicitations « hazak veemats, hizki ve’imtsi soyez forts et courageux » ! Au lieu de reconnaître un événement passé et s’en féliciter, c’est un peu comme si tout était encore à venir, puisque nous sommes les garants du texte, un peu comme si l’on nous disait, la vie est tissée d’épreuves, et il faut s’armer de courage ; une fois redescendu du mont Sinaï, de l’exaltation de la Révélation, le courage est de mise lorsque l’on est dans la vallée, à l’épreuve du quotidien, du banal et des sentiers battus. De la nécessité d’être vaillant, brave et courageux face aux vicissitudes de la vie, l’écho s’en retrouve à l’infini dans la bouche des poètes comme Rudyard Kipling qui s’adresse à son fils :
« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir […]
Tu seras un homme mon fils ».
Courage, ténacité, dignité sont ces mots qui sont répétés comme des clés de réussite fasse à l’adversité, et lorsque les larmes coulent de nos yeux et déversent leurs vagues qui déferlent d’un cœur trop plein, on s’en excuse, honteux d’avoir laissé paraître quelque chose de l’intime, un défaut de faiblesse qui mettrait notre cœur à nu. L’être de raison – apprend-on – doit savoir contrôler ses émotions ou les dissimuler, il ne doit pas se laisser aller car la raison permet l’analyse, la compréhension et la maîtrise du moment. Être fort est par conséquent synonyme d’une forme d’indifférence à ce qui nous entoure, la capacité à ne pas réagir sur le moment, à rester impassible, voire insensible, rester de marbre est souvent considéré comme une force qui ignore les murmures du cœur. « Il sait se contenir, dit-on, ne pleure pas, entend-on des parents dire à leurs enfants qui expriment trop bruyamment leurs émotions. « Quel est le véritable héros, disent les Pirkei Avoth « eizehou guibor, hakovesh eth yitzho, celui qui maitrise ou domine ses passions ».
Montrer sa vulnérabilité est en effet considéré comme une faiblesse, une preuve de fragilité. Et être fragile est considéré comme un défaut, être fort une source d’admiration. Mais est-ce véritablement le modèle que nous dessine notre tradition ? Devons-nous être des super-héros invincibles ? Et les héros bibliques dont nous devons nous inspirer le sont-ils ? Sont-ils toujours forts et vaillants ? Devons-nous nous montrer impitoyables et insensibles dans nos relations avec les autres ? Quant au Tout-Autre, à Dieu, se place-t-Il au-dessus, par-delà, en deçà de toute émotion ?
Un midrash peut nous apporter des éclaircissements dans cette quête (Midrash hagadol, bereshit, vayeshev 38). Il nous explique que la vision de la perfection n’est pas la même chez Dieu et chez l’être humain, en citant un verset du prophète Isaïe (55 :8), « Ki lo mahshevotai mahshevotekhem car mes pensées ne sont pas vos pensées, vos chemins ne sont pas mes chemins ». Un être humain, s’il a un vase, poursuit-il, aussi tant qu’il est entier, il en est heureux, du jour où il se brise, il n’en veut plus. Mais le Saint béni soit-Il n’est pas ainsi, s’il voit quelqu’un de hautain, il n’en veut pas, s’il est brisé, il dit, il est à moi « car l’Eternel est proche des cœurs brisés » (Psaume 34 : 19) karov Adonaï le mishberei lev ». Dans ce magnifique midrash, on nous dit que le Saint béni soit-Il aime les cœurs brisés, non pas que la brisure éveille la pitié divine ou une supériorité mal placée mais parce que la brisure et la fragilité sont le propre de l’humanité. L’être humain se berce d’illusions quant à un idéal de perfection qui ne comporterait aucune faille, or toute création passe nécessairement par une brisure. Le blé éclot de son enveloppe, la fleur sort de son bourgeon, le papillon de sa chrysalide, l’être humain de l’utérus. Il n’est pas de création sans séparation et sans brisures, sans déchirements. Et qui dit brisures, dit fragilité.
On raconte que Michel-Ange ayant sculpté Moïse le trouvait si parfait et vivant qu’il se mit à lui parler. Mais comme la sculpture restait de marbre et ne répondait pas à l’artiste, ce dernier se fâcha et laissa tomber son marteau sur le genou de Moïse en l’entaillant. L’entaille y resta gravée comme la marque de la faille que contient toute création humaine mais divine aussi. Car le texte de la Genèse nous explique que Dieu s’est arrêté de créer le sixième jour pour laisser la place à l’être humain de parfaire Sa création laasoth. L’œuvre divine n’est donc pas complète, ni parfaite dans le sens où nous l’entendons habituellement- qui ne nécessite aucun changement. Elle reste inachevée. Et si Dieu peut limiter sa toute puissance alors certainement, c’est un modèle d’inspiration pour nous qui sommes créés betselem elohim à l’image de Dieu. La capacité de lâcher prise, de ne pas contrôler la réalité qui nous entoure, de ne pas prévoir l’avenir, le retrait divin est une preuve de force et de fragilité en même temps. Être perfectible est préférable à être parfait car la perfection signifierait l’immobilité et la mort. L’utopie de la perfection peut s’exprimer sous une forme d’excès et de totalitarisme, car tout perfectionniste a son idée subjective de la perfection qu’il souhaite imposer à lui-même et aux autres. Ainsi on nous dépeint un Dieu qui laisse la place, qui ne finit pas son œuvre pour permettre à ses créatures de la parfaire. Dieu aime se laisser surprendre car dans le cas contraire Dieu n’aurait pas donné à l’être humain la capacité d’être libre et responsable. L’Etre divin ne contrôle pas tout sinon il n’aurait laissé aucune place à l’être humain qui n’aurait été qu’une marionnette prise entre Ses fils. Ainsi lorsque Adam et Eve consomment du fruit de la connaissance du bien et du mal, le fruit de l’arbre de la vie et de la mort, cédant à leur désir, désobéissant à Dieu, ils goûtent par la même occasion au fruit de la vulnérabilité. Ils savent désormais qu’ils sont fragiles et cette fragilité les humanise. S’ils se cachent au regard divin dans le jardin d’Eden, c’est qu’ils ont conscience d’eux-mêmes, de leurs imperfections, qu’ils reconnaissent leurs parts d’ombre et de lumière, l’ombre étant nécessaire à la lumière, et le bien peut naître de l’ombre comme de la lumière. Le midrash fait couler des larmes sur leurs joues, précieux cadeaux divins que ces perles fragiles pour soulager leur peine, la marque humide de leur finitude, la récompense du lien entre l’intime et l’infini. Ne pleure-t-on pas de joie ou de tristesse lorsque notre cœur et notre âme rencontrent l’infini, lorsque nous sommes surpris ou tristes devant une réalité qui confronte nos rêves, les limite ou les déploie. Mais si nous cessons de rêver, de peur de ne pouvoir retenir nos larmes, nous nous dépouillons en même temps de notre peu, de notre peau d’humanité. La peau de chagrin ne doit pas se rétrécir. Cette peau si fine qui est à la fois frontière et laissez passer, elle aussi, fragilité et force, et que le poète Yehouda Amihai décrit ainsi :
Multiplie les vagues, multiplie les yeux marbé galim marbé einaim
Multiplie les épreuves, multiplie le sel marbé inouim marbé melakh
Multiplie la tristesse, chante les nuits marbé atsevouth shar baleiloth
Multiplie les coquillages, le sable le sable tout marbé tsdafim marbé hahol hahol hakol
Pour dire : continue à vivre peroush hadavar lehamshikh lihyoth
Qu’est notre vie ? ma hayenou ?
Quelques centimètres kama centimetrim
De folie et de chair tendre shel terouf verakh bassar
Entre le squelette dur de l’intérieur shebein hasheled hakashé bifnim
Et l’air dur dehors ». ouvein haavir hakashé bahouts
La chair n’est jamais dure, et même si nous arborons des masques de dureté, ils finissent par tomber ou dégouliner de larmes qui au lieu de déborder creusent leurs sillons dans nos cœurs à l’intérieur.
Tous nos héros bibliques ont ainsi leurs défauts. Que penser de la folie d’Abraham ou de ses mensonges, de la jalousie de Sarah, de la cécité d’Isaac et du fait qu’il se laisse tromper, de Rebecca et de Jacob qui manipulent Esaü, du roi David qui envoie son général d’armée à la guerre pour prendre sa femme Bethsabée dont il est tombé follement amoureux, de Salomon qui multiplie les femmes et les chevaux, de Moïse qui ne sait pas parler et se met en colère ? Mais ce sont nos héros, parce Abraham ment pour ne pas blesser, parce qu’il se rend compte de ses excès, parce qu’Isaac ressent ce qu’il ne voit pas, parce que Rebecca agit pour l’avenir, parce que David écoutera les remontrances du prophète Nathan, parce que Salomon construira le Temple, parce que Moïse est humain et aime son peuple. Grâce à ces failles, en en tenant compte, en les acceptant, ils se redressent et ils avancent, ils sont encore plus grands dans leur humanité, dans leur faiblesse. Et nous invoquons sans cesse zekhouth avoth, le mérite de nos ancêtres, sur lequel nous nous appuyons et que nous prenons en exemple, et pourtant ce sont des êtres comme nous burinés d’ombre et de lumière. « Là où tu trouves l’humilité, tu trouveras la grandeur » résume ainsi rabbi Yohanan, maître du IIIème siècle, dans le Talmud Meguilla 31a.
Et R. Shlomo de Karlin de commenter : « La plus grande source d’erreur est d’oublier que nous sommes des princes. Nous disons avinou malkenou, notre père, notre roi, cela signifie que nous sommes tous membres d’une famille royale et que nous devons agir comme si nous l’étions, et la marque de la royauté est l’humilité. L’honneur n’est pas celui que nous recevons mais celui que nous donnons ». L’humilité n’est pas une façade, un faux semblant, elle est la capacité de reconnaitre que nous tâtonnons sans cesse et que parfois mais seulement parfois nous réussissons à trouver le bon chemin. Lorsque les rabbins discutent du nombre de mitswoth, commandements que nous devons suivre, dans le traité Meguilla, ils partent de 613, mais ils finissent par arriver à un seul, celui exprimé par le prophète Michée (6 :8) : « ce que l’Eternel demande de toi, rien que de pratiquer la justice, assoth mishpath, d’aimer la bonté ahavath hessed, et de marcher humblement devant ton Dieu veatsnéa lekheth im elohékha ».
C’est cette reconnaissance de notre fragilité qui nous permet aussi d’aimer. Veahavta tu aimeras nous dit la Torah, l’Eternel ton Dieu, l’étranger qui séjourne dans tes portes et ton prochain comme toi-même. Comment aimer sans s’ouvrir à la possibilité d’être blessé, comment aimer sans être vulnérable ? L’amour aussi, dans notre relation à l’autre nous rend pleinement humain, celle qui selon Buber ou Levinas nous fait rencontrer Dieu. Aucune carapace, aussi étanche soit-elle, ne pourra nous protéger de la violence d’une relation à l’autre faite d’appropriation plutôt que de respiration. Marcel Proust le décrit si bien dans la Recherche du temps perdu « il est curieux qu’un premier amour, si, par la fragilité qu’il laisse à notre cœur, il fraye la voie aux amours suivantes, ne nous donne pas du moins par l’identité même des symptômes et des souffrances, le moyen de les guérir ». Comme si les épreuves dans les relations étaient autant d’étapes pour nous persuader de notre constante fragilité. En matière humaine, l’immunité n’existe pas. S’ouvrir au visage de l’autre consiste à s’exposer. On ne peut amorcer un dialogue avec un visage fermé. Entrer en relation, c’est exposer son visage, sa vulnérabilité, sa fragilité. Au plus intime des sentiments, dans un cœur à corps loin des phares, s’échangent les mots d’amour et de poésie. Et lorsque l’un détourne son visage de l’autre alors qu’il a connu la plus grande extase, la joie laisse place à la souffrance mais là aussi se trouve notre plus belle humanité. Comment y faire face, comment construire ? C’est la leçon de Rabbi Akiva qui se promène parmi les ruines du Temple détruit par les Romains. Tandis que ses étudiants se lamentent, lui chante la reconstruction de Jérusalem. A travers les débris, il entrevoit la lumière de l’espoir, il sait que des pierres qui jonchent le sol sortira un nouveau Temple. Il ne s’agit pas de nier la présence des ruines. La beauté des ruines nous attire, les vestiges du passé, témoins de vies qui se sont déroulées, d’amours qui se sont déclarés, de soupirs échangés, de projets élaborés, tout cela se lit dans les pierres ; mais entre les pierres brisées, dans ces espaces de faille, ou de paille pour les métaux, dans les vallées de larmes, le soleil brille d’un avenir en promesse. Comme la terre doit être retournée pour pouvoir planter encore, nous sommes adam, êtres humains, pris de adama, de la terre, et ce n’est que la terre labourée qui germe à nouveau, que les cœurs mouillés de larmes qui sont capables de percevoir des arcs-en-ciel prometteurs. « Ceux qui ont semé dans les larmes récolteront dans la joie » dit le Psaume 126 :5 hazorhim bedim’a berina yiktsorou « il est un temps pour tout …un temps pour détruire, et un temps pour rebâtir » dit l’Ecclésiaste (3 : 1,3) lakhol zeman, eth lifrots ve’eth livenoth.
Une fois que nous avons accepté notre propre fragilité, nous pouvons mieux envisager celle de l’autre. La fragilité est le point de départ aussi de la nécessité de s’entraider. La Torah nous enjoint d’aimer l’étranger, la veuve et l’orphelin. Et les enfants nous appellent à cet au-delà de soi « Quoi de plus vulnérable que le nouveau-né, écrit Hanz Jonas, dont la simple respiration adresse un « on doit » irréfutable » à l’entourage, à savoir qu’on s’occupe de lui (Le Principe responsabilité 1992, p.180) ; la fragilité de l’autre, le prochain qui peut être plus fragile là où je suis plus fort ou l’inverse, induit le devoir de s’occuper d’autrui, le souci de l’autre. Elle intime la solidarité ; c’est parce que nous ne sommes pas tout-puissants que nous avons besoin les uns des autres. Nos forces et nos faiblesses ne sont pas toutes les mêmes. Nous réagissons différemment aux évènements que nous vivons. Projeter son propre modèle sur les autres est aussi une forme de violence. Si l’autre est autre, il ne réagit pas comme moi, si je ne suis pas capable de l’imaginer, je ne fais que m’aimer moi-même en l’autre, l’autre devient alors une image caricaturée, un miroir dans lequel, narcissique, je m’admire plutôt qu’une perspective qui me remet en question.
Le modèle de la fragilité est souvent celui de l’enfant ou du nourrisson. Il n’est pas étonnant alors que Dieu prenne sa force chez les nourrissons comme le dit le Psaume (8 :3) Mi pi ‘ollelim veyonekim yssadeta ‘oz. Par la bouche des enfants et des nourrissons tu as fondé ta force. Quelle manière merveilleuse de nous dire que dans le balbutiement, le babillage, l’apprentissage de la vie, dans ce qui vient de naître et de venir au monde, dans les cris de joie et les larmes, on trouve la force du divin, du dépassement, du merveilleux, dans sa vulnérabilité aussi.
L’extraordinaire éducateur pédagogue Yanusz Korczak nous dit de saluer l’émotion de l’enfant, ne jamais se moquer, ne jamais profiter de nos centimètres supplémentaires ou de notre suffisance pour surplomber ces petits êtres. « L’enfant mérite que l’on respecte ses peines, même si leur cause n’est que la perte d’un caillou ». Le caillou doit être essentiel à nos yeux aussi. Sa peine est grande et mérite notre compassion entière.
La représentation de Dieu, s’il en est, n’échappe pas non plus à cette fragilité. D’abord dans les regrets exprimés lors de la création du monde lorsque l’être humain se comporte mal. Et même dans le fait que Dieu crée l’être humain parce que Dieu se sent seul. De la solitude de Dieu que l’être humain vient combler. Comment comprendre que Dieu ne se suffise pas à lui-même ? Parce que Dieu est en quête de l’être humain comme le dit si bien Abraham Heschel. Les deux partenaires improbables, insensés et dépendants l’un de l’autre, peuvent ainsi commencer une conversation retranscrite en partie dans la Torah mais aussi dans nos livres de prières et plus encore dans nos cœurs. Ils peuvent commencer des fragments de dialogue amoureux.
La fragilité n’est-elle aussi pas le point de départ nécessaire à la remise en question. Même Dieu se remet en question et, c’est certain, l’être humain n’a cessé de remettre Dieu en question. Mais nous-mêmes, et c’est le sens de ces fêtes, si nous ne sommes pas prêts à reconnaitre nos failles, notre fragilité, que faisons-nous ici ? Loin de toute idée de performance, d’efficacité, de productivité, nous nous tenons debout en caressant tous les possibles. Les brisures, loin d’être des condamnations, sont des lignes d’écriture que nous pouvons lire et relire pour mieux s’appuyer sur elles et en faire des lignes de force. Les montagnes sont des accidents qui nous éveillent à la beauté, à l’émerveillement, nos rides racontent des histoires, de nos âmes froissées peuvent sortir des oiseaux qui renaissent comme les bourgeons du printemps après un rude hiver.
Nous pouvons être fiers de nos blessures si nous les lisons plutôt que de les couvrir, elles sont autant d’apprentissages, comme les perles qui se forment à partir d’impureté, sans se complaire dans un enfermement de tristesse, sans s’y abimer, sans pleurer sur notre sort mais en laissant les larmes couler pour qu’elles se transforment en joie.
La shekhina, la Présence Divine pleure aussi quand elle voit que ses créatures s’abiment et s’entretuent, laissant cours à la violence et à la destruction. Les larmes divines rencontrent les larmes humaines et ensemble les flots s’unissent et se mêlent pour constituer la rosée nécessaire à la vie. Car notre idéal, l’image de Dieu en nous, n’est pas celle de l’indifférence ni de la toute puissance. Être fort, ce n’est pas retenir nos larmes, c’est assumer notre vulnérabilité, notre capacité de créer, d’aller vers l’autre et d’aimer. Et ainsi tout en goutant ces perles de rosée qui nous soulagent, nous pouvons nous dire hizkou veimtsou que la faiblesse et la vulnérabilité constituent notre humanité !
Rabbin Pauline Bebe