ערב טוב ! חג שמח!
Ce soir nous allons célébrer le nouvel an biblique. Oui, ce n’était pas Rosh shana mais bien Pessah qui marquait ce nouvel an autrefois mais חג האביב la fête du printemps.
Alors, nous pourrions regarder les quatre murs de notre maison et penser que nous sommes enfermés בבידוד en isolement, pleurant notre solitude, nous pourrions nous lamenter sur le fait de ne pas pouvoir inviter nos proches, nos amis, ceux que nous aimons. Quel sens a cette parole de la Aggada : ‘ כל דכפין ייתי ויכולque quiconque a faim vienne et mange’ lorsque nos portes restent fermées ?
Nous pourrions nous laisser aller à l’amertume, laisser le מרור envahir nos vies et compter les larmes qui coulent sur nos joues lentement.
Pourtant l’histoire que nous allons lire ce soir est la plus belle leçon d’espoir de toute l’humanité, un chemin qui broie la poussière de la terre et la transforme en poussière d’étoiles, un travail harassant, épuisant, écrasant de l’esclavage qui va laisser respirer des âmes nourries d’espérance, un mortier, un ciment, une terre arride qui cédera, sous la pression renouvelée d’une petite fleur fière et déterminée et qui aura raison de sa dureté, par sa délicatesse.
Alors, laissons-nous bercer par les mélodies anciennes, mangeons le pain de la liberté qui ne sera brisé que pour tendre une main solidaire.
Réjouissons-nous, malgré l’épreuve, les larmes et la nostalgie, de voir chacun de nos visages et d’y percevoir sa dimension divine. Comme le disait Alberto Giacometti : « La grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages autour du monde » .
Assurons-nous que ce nouvel an de printemps nous amène à renouveler nos âmes et à y voir surgir la plus belle des générosités, la plus belle aventure, celle des liens qui se tissent à distance et qui sont si forts.
Rabbin Pauline Bebe