Ce lieu de créativité, nous avons voulu qu’il soit aussi la maison des arts et des artistes. Merci à tous les artistes, hakhamei lev, sages de coeur, qui ont du talent et du discernement pour concevoir et exécuter :
– Iule Amado pour sa mosaïque, explosion de vie,

L’occasion de concevoir et de réaliser une mosaïque pour le sol de l’entrée et celui de la synagogue du Centre Maayan m’a été offerte par le rabbin Pauline Bebe, suite au décès de ma mère, Colette Fischgrund
qui avait été son professeur de lettres au lycée.
Les plans du centre ont été conçus par Marc Fitoussi, architecte, et c’est donc avec lui que j’ai pu envisager ce projet.
Aussi bien le rabbin que l’architecte souhaitaient réaliser un centre moderne, en accord avec notre temps, et je me suis inscrite dans cette démarche. J’ai travaillé avec cette idée qui ne me quitte pas,
à savoir qu’il y a une extraordinaire force de vie dans le judaïsme, si l’on pense au destin parfois tragique qu’il a pu rencontrer. La preuve ? Nous sommes toujours là…
Cette idée a guidé mon travail pour créer une œuvre dynamique, colorée et rythmée en cohérence avec l’ensemble du centre, pour accueillir chacun dès l’entrée.
La mosaïque de l’entrée a été réalisée avec un ensemble de matériaux tels que marbres, pâtes de verre, ardoise et lave émaillée, incrustés dans des dalles de béton poli. J’ai repris des parties du motif de l’entrée
pour ponctuer le sol de la synagogue, sur la suggestion de Marc Fitoussi, afin d’animer cette surface assez importante.
Toutes les dalles ont été coulées dans l’atelier de Francisco Passaniti, spécialiste du béton.
Enfin je tiens à ajouter que j’ai pris un très grand plaisir à réaliser ce projet grâce à tous ceux qui oeuvrent dans ce centre et qui m’ont fait pleinement confiance. Qu’ils en soient ici remerciés.
Iule AMADO-FISCHGRUND
– Shiri Avny qui a dessiné notre armoire avec l’arbre de vie, qui contient les rouleaux de la Torah,
– Nathalie Aruguete qui a poli la pierre et qui enseigne l’art à nos enfants et à nos adultes,
– Rosy Barba Negra pour ses bougeoirs et sa ménorah
L’idée des bougeoirs, m’est venue en lisant le chapitre IX des « Mystères de la Kabbale » de M-A Ouaknine, intitulé « Le livre et le vide ».
« Au commencement était le vide « : c’est ainsi que j’ai commencé par créer l’Etoile de David en vide, au centre des 4 directions de l’espace, symbolisées par les pages des Quatre livres de la Tora.
(p.321 : « La Tora de Dieu ou Tora Hachem » est un texte où il n’y a que des lettres…) c’est pourquoi j’ai recouvert les quatre feuillets de lettres en creux et en vrac.
Quant à la Menorah, après m’être imprégnée de la description faite dans l’Exode, je souhaitais faire culminer les flammes des six branches vers celle du centre et lui donner cette forme pyramidale, puis pour symboliser l’élévation par la prière, j’ai ajouté autour du tronc, une spirale ascendante venant, au terme de son évolution se fondre dans la lumière.
– Joëlle Dautricourt qui a réalisé le vitrail « 70 tsaddikim », en souvenir de Régis et Hugues Dautricourt déportés le 17 décembre 1943 à l’âge de 4 ans et de 8 mois et de tous les enfants juifs martyrs de la shoah.

Joëlle Dautricourt a exposé ces oeuvres à New York, dans le cadre de l’exposition du « Livre de l’écriture heureuse ».
– Michèle Katz pour sa peinture « Lumière et petites oreilles »,
– Hedva Ser pour sa tapisserie du Sinaï et sa mezouza,
– Pascal Sonnet pour ses vitraux du désert,

– André Simon qui nous a offert, à la mémoire de son frère, ces magnifiques sculptures du David à la lyre et du chandelier,
– Shinta Zenker pour son tableau sur le thème de « la source », maayan,
– Marek Swark pour son bronze « Le roi David » (1950)
Le critique Jean Cassou a écrit sur Marek Szwarc :
« sur bois, sur pierre en quelque technique qu’il s’exprime, cet artiste manifeste une âme. Une âme toute chargée,
accrue d’elle-même et de ses propres mystères, si lointains, si graves.
Menorah. Bronze. 1957
Oeuvre de Marek Szwarc conçue un an avant sa mort.
L’oeuvre que Marek Szwarc a laissée est considérable. On peut en voir des exemples sur son site.
Le critique, Joseph Pichard, écrivit sur cette oeuvre » jamais la simplicité et le dépouillement ne s’étaient mieux affirmés, car l’esprit prit possession de la matière, esprit exigeant, esprit de pureté, de noblesse.
– Abraham Yakin
Pour la fresque de la synagogue du Centre Maayan réalisée en 2006.
Elle représente au premier plan, le pays d’Israël et au deuxième plan, les fêtes juives.
La fresque a été peinte à l’huile sur des panneaux mobiles.
De droite à gauche, dans le sens de l’écriture hébraïque sont représentés la sortie d’Égypte avec la mer des Joncs qui s’ouvre pour laisser passer les enfants d’Israël, le désert du Sinaï, la fête de Pessah, le don de la Torah (Shavouot), Rosh Hashana avec la ligature d’Isaac, Yom Kippour et le Shofar, la fête de Souccot et sa cabane. La Shoah est évoquée par des rails de chemin de fer vers les camps et des mains ouvertes qui questionnent « pourquoi ? ». Hanouka est présente avec le chandelier à neuf branches, Tou bishvat avec le bourgeon de l’amandier, Pourim et Yom haatsmaouth, l’Indépendance d’Israël.
En bas de la fresque, nous nous promenons au gré du regard dans la géographie imagée de la terre d’Israël, les montagnes du Neguev, la Judée, au centre Jérusalem sous les rayons ardents du soleil, Tel-Aviv et ses gratte-ciel, le port de Jaffa au bord de la Méditerranée, la Mer Morte, Haïfa, et le Golan.
Dès que la fresque a été commandée par le Rabbin Pauline Bebe, je me suis mis à faire des esquisses à Jérusalem. Mon épouse les a photographiées et nous sommes partis ensemble à Paris. À Paris, nous avons été logés dans un petit appartement au sixième étage. Les panneaux sont arrivés d’Allemagne et je me suis mis au travail. Cela m’a pris presque trois mois, pendant lesquels le Centre était en construction. Pour cette raison, nous avons du transporter les panneaux d’un endroit à un autre, au cours du travail. Comme j’étais obligé de travailler tout près de ma peinture, mon épouse pouvait prendre du recul, et me faire des remarques constructives que j’ai prises en considération.
Nous profitions du Shabbat pour nous promener à Paris et visiter les musées.
Grâce à vous tous, ce lieu est magnifique, et vous avez contribué aussi à la création d’un espace où beauté et bonté tentent toujours de se rejoindre.